La Plateforme Globale pour le Droit à la Ville s’est réunie à Buenos Aires en compagnie d’organisations, de mouvementset de réseaux de citoyens, d’universitaires et de gouvernements locaux engagés en faveur de la justice sociale territoriale, à l’occasion de la Rencontre Internationale pour des Villes Égalitaristes (EipCI). Cet événement s’est tenudu 28 au 31 octobre, en parallèle du Sommet Urban 20, dansl’objectif de présenter et de débattre des alternatives possibles à la gestion néolibérale des villes, et d’échanger des idées et des expériences relatives aux villes auxquelles nous aspirons, dans un contexte mondial marqué par une crise à la fois économique, sociale, environnementale et politique.
La rencontre a bénéficié du soutien de deux femmes exceptionnelles, engagées et militantes pour les droits humains : Ada Colau, maire de Barcelone, qui a appelé à “améliorer la synergie entre mouvements sociaux et gouvernements locaux pour défendre la démocratie, la diversité, l’égalité et la liberté“ ; et LeilaniFarha, rapporteuse spéciale pour le droit à un logement digne, qui a souligné que “le logement, champs de bataille du XXIème, doit par conséquent occuper une place centrale lors des sommets Urban 20 et du G20. Le logement est un Droit Humain, ce n’est pas une marchandise #MaketheShift.”
L’EipCI avait programmé de nombreuses activités sous différents formats, telles que des activités culturelles, une visite guidée des lieux d’expulsions, un tribunal international des expulsions, une tournée des coopératives, des ateliers thématiques, ou encore la tenue d’une assemblée des organisations sociales.
La Plateforme y a coorganisé, en collaboration avec la Défenseuse Publique de la Ville de Buenos Aires, Centre des Études Légales et Sociales (CELS) et l’Association Civile pour l’Égalité et la Justice (ACIJ), plusieurs activités en lien avec le Droit à la Ville, parmi lesquelles :
1) Une Réunion de Travail rassemblant une vingtaine d’organisations. Cette réunion a été l’occasion de présenter la vision et la mission de la plateforme ainsi que de partager nos stratégies de plaidoyer. Elle s’est conclue par la décision collective de continuer et de redoubler d’efforts pour mettre le Droit à la Ville au cœur des politiques publiques.
2) L’atelier « Comprendre et Mettre en œuvre le Droit à la Ville », qui a rassemblé plus de 80 participants d’une multitude de pays, répartis en petits groupes de discussion. Lors de cet atelier, les personnes présentes ont réfléchi à la conception et à la mise en œuvre de ce droit sous différentes perspectives, notamment à travers les prismes de la gouvernance démocratique, du féminisme et de l’avenir du travail, entre autres.
Jailson de Sousa e Silva, fondateur de l’Observatoire des Favelas (Rio de Janeiro) : « L’esprit de la ville émane de ses périphéries ».
3) La table-ronde “Les Défis de l’Agenda du Droit à la Ville” a clôturé l’atelier. Les intervenants comptaient Horacio Corti (Défenseur Général de la Ville de Buenos Aires), Nelso Saule Junior (Institut Polis / Plateforme Globale pour le Droit à la Ville), Maria Silvia Emanuelli (Coalition Mondiale pour l’Habitat), Luna Miguens (Centre des Études Légales et Sociales – CELS) et enfin SébastiánPilo (Association Civile pour l’Égalité et la Justice – ACIJ), et le débat fut animé par Eduardo Reese (Centre des Études Légales et Sociales – CELS).
Horacio Corti: « Le Droit à la Ville est une lueur qui nous guide en ces temps d’austérité en Amérique Latine.”
Nelson Saule: “À une époque où certains cherchent à diaboliser les droits humains, nous devons maintenir une position ferme pour la défense de villes démocratiques, justes et inclusives du point de vue du Droit à la Ville.”
4) La Rencontre Internationale pour des Villes Égalitaristes a ainsi regroupé des ateliers thématiques, l’assemblée des organisations sociales, et la table-ronde de clôture réunissant des participants nationaux et internationaux. La fin de la rencontre a été marquée par la proclamation de la Déclaration pour un engagement commun pour des Villes Égalitaristes, dans laquelle il est fait mention que “Le Droit à la Ville réaffirme, renouvelle et préserve les Droits Humains, ainsi que les devoirs étatiques qui y sont rattachées. Les villes sont un lieu pour toutes et pour tous.”
Le 31 octobre, le jourmême de la clôture de la Rencontre, a aussi marquéle lancement de la campagne et de la Déclaration pour la Journée Mondiale du Droit à la Ville. Dans ce document, mouvements sociaux, organisations de la société civile et gouvernements locaux s’allient pour célébrer à cette date la Journée Mondiale pour le Droit à la Ville, réinterprétant ainsi la dénomination utilisée par les Nations Unies de Journée Mondiale des Villes. La raison de cette décision est simple : célébrer simplement les villes n’est pas suffisant. En outre, nous appelons urgemment l’ensemble des institutions internationales, régionales, nationales et locales, ainsi que les organisations de la société civile et les habitants et habitantes du monde entier, à franchir une nouvelle étape, et à faire collectivement du Droit à la Ville la voie privilégiée vers des villes justes, inclusives, pacifiées et durables, pour toutes et pour tous.
Comme Nelson Saule l’explique dans une video: “Nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale du Droit à la Ville car nous plaidons pour que le Nouveau Programme pour les Villes et les Objectifs de Développement Durable prennent en compte la notion de Droit à la Ville.”
Nouvelles de l’événement dans la presse (en espagnol):
https://www.tiempoar.com.ar/nota/el-domingo-arranca-la-contracumbre-al-urban-20
http://www.unsam.edu.ar/tss/extractivismo-urbano/
http://www.noticiasurbanas.com.ar/noticias/arranco-nel-encuentro-de-ciudades-igualitarias/
